«Entre sécheresse et déluge» ou «le marteau et l’enclume»
L’eau, plus capricieuse que jamais, s’invite au cœur brûlant de nos vies en cette saison des pluies. Qui sondera la détresse du cultivateur devant ses champs assoiffés ? Malgré l’interminable attente de six semaines devant un ciel inexorablement fermé, 4, 5, 6 fois, il a risqué sa semence dans la terre assoupie, espérant que le ciel rouvrirait enfin ses vannes. Depuis dix jours, avec la reprise des pluies, voici que renaît l’espoir : semeurs et sarcleurs redoublent d’efforts.
Mais au même moment, dans les villes, le désespoir s’empare des citadins chassés par milliers de leurs maisons abattues par les pluies diluviennes ou les crues des oueds. À N’Djaména, mais aussi à Agadez, Ouagadougou, Dakar,…
Entre le marteau de la sécheresse et l’enclume des inondations, le sahélien rural se tient debout entre attente et labeur. Point de place pour le fatalisme : il en va de sa survie ! Mais ses frères et sœurs citadins réfugiés du déluge, quel autre refuge pour eux que la foi et l’espérance nues ?
La femme au puits de notre logo est plus que jamais d’actualité : les femmes du Sahel en quête d’eau pointent un doigt symbolique vers leur sœur de Samarie en attente du Christ. En cette saison des pluies si problématique, avons-nous jamais été plus proches de la richesse sémantique d’un puits dans le désert ?
+Monseigneur Henri Coudray