Historique

L’Église catholique au Tchad est la plus jeune des Églises d’Afrique : si le premier missionnaire catholique a pénétré dans l’extrême sud-ouest du Tchad dès 1929, ce n’est qu’en 1946 que l’évangélisation a vraiment commencé de manière systématique dans la totalité du territoire. En 1951, Rome répartit les régions du Tchad entre Capucins (diocèse de Moundou), Oblats (Pala) et Jésuites (Forts Lamy et Archambault) (pour plus de détails, voir L’Église au Tchad dans « Notre documentation|Voir la documentation ».

Dans le sud, les conversions se sont faites très rapidement. Le recensement|Voir les statistiques national de l’habitat et de la population réalisé en 1993 a donné les résultats suivants :

– se réclament de l’Église catholique20,3%,
– se réclament de l’Église protestante14,4%,
– se réclament de l’Islam53,9%,
– se réclament des religions africaines7,4 %.

En l’an 2008, soit quinze ans après – et malgré le caractère aléatoire des estimations – on peut dire, en s’appuyant sur le fort taux de croissance des Églises catholique et protestantes, que, sur la carte religieuse du pays, le pourcentage de ceux qui « se réclament » aujourd’hui du christianisme approche probablement les 40%.
L’Église catholique au Tchad compte aujourd’hui huit diocèses dont trois sont dirigés par des évêques tchadiens. Elle a aussi de 150 prêtres tchadiens, une cinquantaine de religieuses tchadiennes et plus de 100 grands séminaristes.

De l’Archidiocèse de N’Djamena à la Préfecture Apostolique de Mongo

En 2001, l’archidiocèse de N’Djamena, avec 5/6 de la surface du Tchad, comptait la moitié de la population du pays. Par contre, les six autres diocèses, rassemblés sur le 1/6 restant, avaient la charge pastorale de l’autre moitié. L’archidiocèse regroupait l’essentiel des populations qui se réclament de l’islam (91% pour 7% de chrétiens) tandis que les six diocèses du sud regroupent l’essentiel des populations qui se réclament du christianisme (64,8% pour 14,3% de musulmans).

De ce partage socio-religieux découlait pour N’Djaména une double vocation : promouvoir la vie chrétienne de sa minorité catholique et être présence et témoignage évangéliques au sein du monde musulman. Or, du fait de la croissance fulgurante du nombre des catholiques parmi les migrants venant du sud, l’archidiocèse de N’Djamena voyait peu à peu, à la fin des années 90, l’essentiel de ses forces vives et de son dynamisme consacrés à répondre aux besoins pastoraux de la capitale. Par ailleurs, du fait de l’éloignement de la capitale des communautés dispersées de l’est et du nord-est, celles-ci ne recevaient presque plus la visite de leur pasteur. En outre, la pastorale de présence aux musulmans était négligée. Aucune implantation missionnaire nouvelle n’avait alors été faite dans les zones de peuplement musulman depuis plus de trente ans.

La création de la Préfecture Apostolique de Mongo : devant cette situation, les évêques du Tchad ont demandé à Rome la création d’une nouvelle circonscription ecclésiastique

Les évêques du Tchad et le Nonce Apostolique (à droite)
Les évêques du Tchad et le Nonce Apostolique (à droite)

regroupant tout l’est de l’archidiocèse et le Salamat (nord-est du diocèse de Sarh). Ceci afin que l’Église y soit fidèle à sa vocation pastorale d’appui aux minorités catholiques dispersées sur cet immense territoire et de proximité avec l’énorme majorité musulmane par la présence, le témoignage, le service et éventuellement l’annonce. Cette nouvelle circonscription, érigée par le Pape le 1° décembre 2001, regroupe tout l’est du diocèse (régions|Voir la carte du Tchad du Guéra, du Batha, du Ouaddaï, du Wadi Fira, de l’Ennedi et – au sud-est, pris à Sarh – du Salamat). Ayant toutes les caractéristiques juridiques d’un diocèse (indépendance par rapport à toute autre structure que le patronage ordinaire de Rome), cette nouvelle circonscription a été érigée, en un premier temps, comme « Préfecture Apostolique », ce qui signifie qu’elle doit, en principe, recevoir un appui en matériel et en personnels jusqu’à ce qu’elle puisse voler de ses propres ailes et être érigée en diocèse.

Pour en savoir plus, lisez notre document d’érection de la Préfecture Apostolique en Diocèse.