Depuis juin les pluies ont commencé à tomber sur notre région du Guéra. Au fil du temps les plantes renaissent, les paysages verdissent. C’est avec joie que nous voyons tout autour de nous les paysages se modifier. « L’eau ici c’est la vie ». Les pluies sont essentielles pour la population du Guéra. Aux premières pluies les paysans se rendent dans leurs champs pour semer : les arachides, les mils de toutes catégories, le sésame, le maïs…Chacun avec sa houe fait des trous et y plante les graines si précieuses pour nourrir la famille toute l’année. En juillet-août les pluies s’intensifient au bonheur de tous. C’est alors l’heure du sarclage. Il faut nettoyer régulièrement le champs pour éviter que les mauvaises herbes ne prennent le pas sur les cultures et les étouffes. Durant ces quelques mois de la saison des pluies tout le monde a le regard tourné vers le ciel. La majorité de la population du Guéra sont des agriculteurs. Ils dépendent des cultures et donc des aléas climatiques. Si les pluies sont insuffisantes, les cultures n’offrent pas un bon rendement. Alors se sont des familles entières qui doivent faire face à un manque de céréales pour l’année. La seule ressource financière est leur champs. Une partie de la récolte sert pour se nourrir, une autre est vendue sur les marchés locaux. Sans récolte ils n’ont pas de ressources financières. Comment faire pour acheter du mil, base de l’alimentation tchadienne, lorsque les prix flambent pendant la soudure et que « gurus mafi » (il n’y a pas d’argent?).
La période de soudure est une période redoutée par les tchadiens. Elle correspond au moment où les réserves de céréales de l’année sont terminées et qu’il n’y a pas encore les nouvelles récoltes. Pour certaines familles cette année la soudure a commencé dès mai alors que les premières récoltes ne sont pas attendues avant fin septembre…Quand les récoltes de l’année précédente n’ont pas été bonnes, la soudure arrive plus vite.