Arrivée des Français au Guéra en 1905

Greniers à Koubo-Adougoul
Greniers à Koubo-Adougoul
(Témoignage de Djarma de Korbo, agé de 109 ans, recueilli par Nagdjeloum et le pasteur Hissène.)

Selon nos enquêtes auprès de l’ex-chef de canton Djarma Atap, âgé de 109 ans, à sa connaissance, avant l’arrivée des français dans la région en 1905, presque tous les villages du Guéra sont devenus les alliés du sultan esclavagiste du Waddaï (ex-capitale Wara, aujourd’hui Abéché).

Chaque année, chaque village payait un tribut de 7 filles, 7 garçons et 7 chevaux. En cas de refus, l’armée du royaume vient attaquer les villages et ramasser les habitants en esclavage. À part cela, il y avait aussi des chefs locaux qui s’attaquaient aux villages pour s’enrichir sur la traite des esclaves pour leur propre compte puisque la vie humaine n’était que de la monnaie d’échange à cette époque. C’était la désolation la plus totale. Seulement les villages perchés sur les hautes montagnes arrivaient à garder leur liberté.

Combat de Koubo-Adougoul

Soumaìne Djarma était le grand représentant de royaume ouddaïen à Korbo dans la région du Guéra. Il faisait ses opérations partout dans le Guéra et avait établi un de ses camp de concentration des esclaves à Koubo-Adougoul, un bas fond riche en eau situé entre l’actuel Mongo et Bitkine. Après avoir mené des opérations dans les villages dangaléat, il s’était replié à Koubo-Adougoul avec une grande quantité d’esclaves.

Mais à ce moment, les coloniaux français n’étaient pas loin et avaient établi une pointe avancée dans le village de Boullong, une cinquantaine de km au sud de Bitkine. Pendant la nuit, un chef dangaléat vient leur dire que les Waddaiens sont à Koubo-Adougoul. Immédiatement, le colonel Moll ébranle sa troupe et attaque au canon et aux mitrailleuses les esclavagistes aux premiers lueurs de l’aube. Ce fut un très grand carnage et la fin de la domination waddaienne au Guéra. Soumaine lui-même est tué avec tous ses officiers. Son corps fut enterré à Korlongo. Tous les esclaves sont libéré et une nouvelle époque commence pour le Guéra.


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