La Congrégation des Sœurs des Saints-Cœurs de Jésus et de Marie a son origine dans la fondation, au Liban, de deux groupes de femmes que les missionnaires Jésuites s’étaient associés : l’un en 1853 et le second en 1857. En 1874 les deux groupes furent réunis en un seul institut qui prit le nom de « Congrégation des Saints-Cœurs. »
À cette époque, l’éducation des filles était quasiment nulle. Les gens de la montagne s’éveillaient au désir de l’instruction, et la vie religieuse féminine en Orient ne connaissait d’autre forme que la vie monastique cloîtrée. Ces raisons ont inspiré aux missionnaires Jésuites l’idée de s’associer des auxiliatrices. Dès le départ deux traits caractérisèrent l’esprit de la nouvelle fondation : son enracinement évangélique et son ouverture universelle. Essentiellement missionnaire, née d’un besoin d’Église, la Congrégation allait prendre rapidement conscience que sa vocation dans le peuple de Dieu était de faire pressentir au monde où elle vivait, croyant et non croyant, l’événement Jésus-Christ.
L’ouverture universelle dont la Congrégation avait fait son objectif s’est concrétisée de multiples manières au cours de son histoire… Elle compte actuellement 360 religieuses libanaises et syriennes, 2 tchadiennes et une française. La Congrégation est présente au Liban, en Syrie, au Maroc, en Algérie et au Tchad. Au Tchad, trois communautés sont présentes : deux à N’Djamena et une à Abéché. En 1962, trois sœurs ont débarqué à Abéché, zélées pour l’éducation des filles. Grâce à leur connaissance de l’arabe, les sœurs ont pu se faire accepter par la population de la ville et petit à petit la confiance s’est établie. Elles ont ouvert une école pour filles qui continue à fonctionner avec un nombre croissant d’élèves. Cette école primaire fait partie des dix Écoles Catholiques Associées de notre diocèse. Faute de places, le nombre d’élèves est limité à 650, y compris le jardin d’enfants.
Toujours animées du même charisme de « promotion de la femme », une des nôtres, Sœur Christilla, a eu l’idée d’apprendre à un groupe de femmes à tenir l’aiguille et à broder ce qui était inconcevable au début. Aujourd’hui, l’Atelier de Broderie d’Abéché est devenu un artisanat visité par tous les étrangers qui passent dans la ville. Les 120 brodeuses de l’atelier sont contentes de leur travail, elles touchent un salaire qui les rend autonomes, capables de vivre dignement et de répondre aux différents besoins de leurs enfants. Il faut compter aussi toute l’éducation féminine qui se donne afin que ces femmes gardent une ambiance de sérénité, d’entraide et d’amour fraternel. Les commandes se font par courriel à N’Djamena ou en France et la livraison par la poste de l’Armée française.